Le camp apparaît dans pratiquement tous les chapitres du roman, mais c'est dans "Le cercle magique des cartes" qu'il déploie toutes ses dimensions. La prison y apparaît comme un contre-monde, une sinistre utopie réalisée, au sein de laquelle voyous et criminels de droit commun prennent leur revanche sur les prisonniers politiques, c'est-à-dire les "gens biens", parfois les mêmes magistrats qui les avaient fait condamner. (La littérature des camps nazis, celle de Primo Levi notamment, donne à voir des phénomènes du même type.) La vie y est vraiment, du moins pour les assassins et les voleurs, devenue un songe.
Kiš décrit : “les anciens maîtres, dont les villas avaient été visitées par les modestes voleurs ou par les grands cambrioleurs, devenaient les valets, les “ordonnances” et les esclaves des anciens bannis du paradis, tandis que les lionnes de la justice, magistrats et ministres, devenaient les maîtresses captives de ceux qu’elles avaient jadis jugés et à qui elles avaient fait des cours sur le droit social et la conscience de classe, en se référant à Gorki, Makarenko et autres classiques.”
Voilà un monde réellement renversé, littéralement mis cul par-dessus tête, comme dans les plus fines descriptions du carnaval proposées par Mikhaïl Bakhtine !
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